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Histoire européenne du chat

 Légendes  et malédictions, Maléfices et bénéfices  impliquant le chat … particulièrement noir

En France, le noir et le rouge représentent les couleurs du diable ; aussi les chats noirs sont-ils souvent rejetés, même encore aujourd’hui, de peur qu’ils n’attirent le malheur.

Au contraire, en Angleterre, ils portent bonheur : on dit qu’ils amèneront un fiancé à la jeune fille de la maison.

En France, le mariage sera heureux si un chat éternue près de la jeune épouse au matin de ses noces.

Et, en Provence et en Italie, si le chat de la maison vient à disparaître, quelqu’un risque de mourir dans la famille.

Selon une légende, Napoléon aurait croisé un chat noir au matin de la bataille de Waterloo, ce qui expliquerait que le félin ait porté bonheur aux Anglais.

L’idée que le chat noir porte bonheur a longtemps incité les Britanniques à littéralement “enrôler” des chats de cette couleur à bord de leurs navires de guerre ou de commerce, surtout aux XVIIIe et XIXe siècles : au minimum, un chat noir par bateau. On en trouve la trace dans les registres de bord datant de cette époque, avec des mentions telles que “Tomcat, marin”, par exemple, parmi la liste des membres de l’équipage. Toutefois, ce rôle de mascotte restait indissociable de l’activité propre au chat, c’est-à-dire la destruction des rats et des souris qui menaçaient de dévorer les provisions. C’est pourquoi la célèbre compagnie Lloyds de Londres n’acceptait d’assurer les navires qu’à condition que ceux-ci aient à leur bord un nombre précis de chats, dont au moins un noir ; ce nombre était calculé d’une façon minutieuse, en fonction du tonnage du bateau et du volume de ses provisions, et la présence de ces chats devait être stipulée en toutes lettres dans le contrat d’assurance. Colbert avait d’ailleurs dit : » Ce navire est en état de naviguer : il y a deux chats à bord. »

Le chat noir est toujours marqué par une vieille superstition venue du Moyen Age. Cette superstition est tenace et la vue d’un chat noir est encore aujourd’hui ressentie comme un mauvais présage. Mythes et légendes entourent la couloir noir depuis la nuit des temps. Malheureusement, le chat a été l’une des principales victimes de ces superstitions souvent meurtrières.

Incarnation du Diable, le chat noir a souffert de l’ignorance des hommes principalement au Moyen Age.

Le chat noir : du héros au martyr

La multiplication du nombre de races de chats domestiques est un phénomène récent qui remonte à peine à une centaine d’années.

L’Européen est une race qui comporte de multiples variétés, résultat d’une sélection, parmi nos chats de gouttières.

L’Européen noir est considéré comme un chat porte-bonheur par les Britanniques. Ce chat a une robe d’un noir profond et possède des yeux orange foncé ou cuivre.

Mais, si ce chat représente parfaitement le malin, ce n’est pas lui qui est l’origine de la légende.

En Europe, le chat sauvage d’Eurasie (Felis Sylvestris) était autrefois très répandu.

Les yeux vert-doré du chat sauvage lui ont valu d’être persécuté au Moyen Age, tout comme les hommes ayant des yeux verts et des cheveux roux, signes de relation avec le diable.

Dès le Moyen Age, l’Inquisition et l’Eglise traquèrent le chat de couleur noir. Elles l’associaient aux sorcières, elles-mêmes victimes de la persécution chrétienne.

L’Eglise voulait lutter contre les rites païens, encore très ancrés et inventa le chat démoniaque.

Ce chat symbolisait le monde des ténèbres qui éloignait le bon chrétien du droit chemin. On le soupçonnait des pires forfaits. Il participait à des sabbats mystérieux en compagnie du diable. C’était donc la parfaite représentation de Satan.

A cette époque, il était souvent mêlé à des procès de sorcellerie. Dans le procès des Templiers, il est fait mention d’adoration de Lucifer qui apparaissait à ses adeptes sous la forme d’un chat.

En 1561, un procès eut lieu où l’on accusa des femmes de se transformer en chattes pour tenir leurs sabbats.

Ces procès se finissaient toujours par la mort des accusés mais également des pauvres animaux. Ces derniers étaient jugés comme des personnes.

Il est évident que l’Eglise avait trouvé, là, un bouc émissaire idéal pour lutter contre ses ennemis et frapper l’imaginaire populaire qui avait besoin d’une victime en chair et en os pour croire au Malin.

Obscurantisme et cruauté

Le chat, surtout quand sa robe était noire, attira tout au long du Moyen Age un déchaînement de violence.

Il devint la victime de la cruauté collective. Dans de nombreuses villes d’Europe, souvent en période de Carême, on organisait des bûchers pour y sacrifier des centaines de chats.

Les malheureux chats étaient suspendus par la foule en haut d’un mât, sur le bûcher ou jetés dans des paniers d’osier au milieu du brasier.

Quand le rituel était terminé, chacun prenait une poignée de cendre pour la répandre dans sa maison et dans les champs, afin de se préserver de la disette et des épidémies.

La ville de Metz pratiqua ce type d’autodafé pour les feux de la Saint Jean jusqu’en 1777.

Le roi de France, lui-même, participa jusqu’au 18e siècle à ces autodafés de chats qui se déroulaient sur la place de Grève.

Le roi devait enflammer le tas de fagots au-dessus duquel était accroché un sac rempli de chats.

Le martyr public des chats ne fut interdit que sous louis XV

L’Europe en plein délire

Cette cruauté stupide envers les chats ne concerne pas que la France. A travers toute l’Europe, des rites sacrificiels étaient organisés.

En Belgique, le sinistre « Kattenstoët » ou « jets de chats » , à Ypres en Flandre Belge, s’est poursuivi jusqu’en 1817. Le bourreau jetait du haut de la tour trois chats vivants. Si l’un des chats survivait à la chute, il était poursuivi par la foule hystérique jusqu’à ce que mort s’ensuive. Encore aujourd’hui, il existe la fête du chat triennale, le « kattenstoet »,le deuxième dimanche de mai, dont le clou du spectacle est le lancement de chats du haut du beffroi par le bouffon … heureusement maintenant ils sont en peluche !

On a découvert un groupe de chats momifiés, emmuré dans une aile de la Tour de Londres. En effet, on emmurait souvent des chats vivants, dans une maison ou un édifice, pour s’attirer les faveurs de Dieu et conjurer les maléfices.

La réhabilitation du chat

En Europe, c’est au 18e siècle que les mentalités commencent à évoluer lentement. Cette évolution est sans doute due à l’importation d’Orient de chats Angoras et Persans dont étaient friands les nobles de la cour à Versailles.

Louis XV avait une passion pour les chats et cet engouement s’étendit au royaume.

Le Chat Botté, conte de Charles Perrault a également favorisé la réhabilitation du chat. Il devient peu à peu un compagnon et n’est plus cantonné aux campagnes.

En 1765, on fonde l’école vétérinaire de Maisons-Alfort (ENVA) C’est une véritable révolution car l’idée de soigner un animal est tout à fait nouvelle.

L’étude du monde animal marque la fin de plusieurs siècles d’obscurantisme où l’animal était méprisé et sans âme.

Il est amusant de constater que Napoléon détestait les chats. Sous son influence, le code civil définit juridiquement le chat comme un meuble. Et ceci est encore malheureusement vrai …

Avant une bataille, la vue d’un chat provoquait chez lui une véritable crise d’allergie.

De même, bien avant Napoléon, Jules César ne supportait pas la présence d’un chat.

Le 19e siècle fut l’ère de la rédemption du chat. Tout au long de ce siècle, le chat domestique va conquérir sa place dans les foyers.

C’est un Anglais qui établit la première classification des races connues de chats qui va servir de référence à toutes les expositions à partir de 1925 et notre Bleu Russe apparut à l’exposition de Cristal Palace à Londres en 1927.

Le chat de gouttière, appelé chat européen, s’est vu récemment reconnu comme race à part entière et notre chat noir aux yeux orange est aujourd’hui une star.





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